Carte blanche à la galerie Véronique Rieffel

La Galerie propose actuellement un accrochage d’œuvres d’artistes originaires d’Afrique de l’Ouest qui revisitent chacun à leur manière les genres classiques de la Nature morte et du Portrait, de façon contemporaine et décalée par rapport aux standards de l’histoire de l’art connue.

Dans la première salle, la série « Nature morte vivante » du peintre ivoirien Gopal Dagnogo se décline en scènes de la vie abidjanaise pleines d’humour et de clins d’œil à la peinture européenne, mais aussi américaine notamment Andy Warhol et Basquiat dont les tableaux gardent la trace sensible de son voyage en Côte d’Ivoire.

Dans la salle suivante et à l’étage, la peintre burkinabé Olga Yameogo propose, dans la grande tradition de la peinture occidentale, une galerie de portraits de ses proches, qu’elle pare d’une dimension poétique et d’une palette chromatique propre à la ville de Ouagadougou qui l’a vue naître.

La dernière salle réunit trois autres femmes artistes. Hélène Jayet et sa série de dessins pixellisés intitulée « Ma tribu imaginaire », réalisée à partir de photographies d’archives dont elle s’inspire pour tracer à travers un système de lignes et de points la constellation rêvée de la vie quotidienne qu’elle aurait pu avoir si elle avait grandi auprès de sa famille biologique au Mali.

Carine Mansan dresse, au grès de ses rencontres et déambulations quotidiennes, le portrait humaniste de femmes bassamoises de tous âges et de toute origine sociale, dans des décors de leur vie quotidienne où voisinent les chaises en plastique blanc, les tongs et les robes d’apparat dans cette ville à l’architecture coloniale si reconnaissable.

Enfin, dans sa série photographique « Les lames de mon âme », Aurélie Tiffy aborde les sujets encore tabous des sociétés africaines en pleine transition : la persistance de l’excision et de nouvelles formes d’esclavage, les pratiques homosexuelles bannies de l’espace public, les violences faites au corps des femmes.

L’ensemble de ces pièces choisies offre des représentations multiples qui nous permettent d’entrer dans l’intimité des sociétés d’Afrique de l’Ouest telles qu’elles se recomposent aujourd’hui, entre attachement à des traditions culturelles anciennes et modes de vie contemporains.

Retrouvez nous jusqu’au 11 Mai 2023.