Katia Kameli – Le cantique des oiseau

Le Cantique des oiseaux

Katia Kameli

Dans Le Cantique des oiseaux, projet constitué d’une exposition et d’une grande céramique musicale au coeur du Domaine du Rayol, Katia Kameli propose une variation libre et personnelle autour d’un texte essentiel de la spiritualité soufie, le célèbre poème éponyme de l’auteur perse du XIIIe siècle Farid od-dîn ‘Attar.

Ce nouveau chapitre d’un projet au long cours, nourri de multiples collaborations et inspirations, se manifeste en couleurs, en volumes, en mouvements et en musique pour composer un paysage contemplatif et immersif. L’artiste s’est intéressée à la dimension spirituelle du récit d’Attar, à travers la figure de l’oiseau, animal qui relie la terre au ciel et dont le langage nous est à la fois familier et mystérieux.

Le Cantique des oiseaux chante le voyage de milliers d’oiseaux en quête de Sîmorgh, la Majesté souveraine, l’oiseau-lumière. Il s’agit d’un récit initiatique, symbolique et spirituel, la traversée des sept vallées successives du Désir, de l’Amour, de la Connaissance, de la Plénitude, de l’Unicité, de la Perplexité, du Dénuement… jusqu’à l’Anéantissement. Pour ces oiseaux, qui incarnent différents traits humains, ce voyage constitue une recherche de vérité et d’identité au cours duquel ils vont devoir abandonner leurs biens, leurs certitudes et leur égo, encouragés par les histoires, contes et digressions de la huppe. Leur voyage achevé, ils ne trouvent en Sîmorgh que le reflet d’eux-mêmes.

Dans un nouveau film, tourné dans le Jardin des Méditerranées et présenté ici au public pour la première fois, on retrouve quelques-uns des protagonistes du récit avec leur caractéristique principale : la huppe (la guide), le paon (l’égaré), le rossignol (l’amoureux prisonnier des formes), le héron (l’empressé de folles pensées), le hibou (l’enivré), le chardonneret (le coeur délicat), le faucon (le fier serviteur). Des sculptures musicales, oiseaux-instruments en grès créés en collaboration avec les céramistes Émile Degorce-Dumas et Marie Picard, y sont manipulées par des danseurs et danseuses qui interviennent comme autant d’interprètes et d’incarnations des oiseaux. Spécialement conçue pour le Domaine du Rayol, une grande huppe en céramique est installée au coeur du jardin. Tout un chacun devrait pouvoir l’entendre chanter et vibrer, au simple contact des éléments.

Des aquarelles, études préparatoires aux céramiques, complètent cette variation musicale et dansée. Leurs inspirations sont multiples : miniatures perses, sculptures minoennes, ocarinas zoomorphes, en passant par le travail de l’artiste Valentine Schlegel.

Katia Kameli vit et travaille à Paris. Elle se définit comme une « traductrice », au sens où cette démarche implique une extension de sens et de formes, une nécessaire adaptation. Son travail a trouvé une visibilité et une reconnaissance sur la scène artistique et cinématographique internationale et a été montré lors de nombreuses expositions personnelles : à La Criée, centre d’art contemporain (Rennes), au Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur (Marseille), au Kunsthalle Münster (Münster, Allemagne)… et collectives : à Bergen Assembly (Norvège), au BPS22 (Charleroi, Belgique), à la Biennale de Rabat (Maroc), à la Biennale de Dakar (Sénégal), au Centre Pompidou (Paris)… Elle a été récemment co-curatrice de Europa Oxala, avec Antonio Pinto Ribeiro et Aimé Mpane, un projet présenté au Mucem (Marseille), à la Fondation Calouste Gulbenkian (Lisbonne) et au Royal Museum for Central Africa – Africamuseum (Tervuren).

Le Cantique des oiseaux est un projet réalisé sur un site du Conservatoire du littoral dans le cadre de Mondes nouveaux, programme de soutien à la conception et à la réalisation de projets artistiques porté par le ministère de la Culture, en collaboration avec La Criée centre d’art contemporain, Rennes et l’Institut des Cultures d’Islam, Paris.

Catalogue de l’exposition disponible ici. KATIA KAMELI – Les Chants de la Terre

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